jeudi 17 mai 2012

La présence à soi-même

Tant que je n'assumais pas mon ombre, je subissais celle des autres et j'étais distrait de l'essentiel. J'ai appris à me connaître, à vivre avec moi-même, à tirer l'eau de mon propre puits. La contemplation prend son temps et le mystère la féconde. La souffrance s'éloigne à petits pas. Je réalise qu'accepter de ne plus souffrir est difficile, que souffrir permet d'exister.
Je refuse le bavardage. Je reste nomade dans l'âme, passant de la vallée à la montagne, de l'horizontale à la verticale. Le voyage est une occasion de conversion perpétuelle, un laboratoire de transformation.
L'ermite extérieur continue sa marche, célébrant la terre et ses formes multiples, communiant dans le vaste, le nu, l'originel, le sauvage, pour lui le pays de la soif devient celui des sources. Le maître intérieur se révèle dans une lumière vivante. Les paysages sont porteurs de joie et de sens. Le sanctuaire n'est plus dehors mais dedans.

Paule Salomon.

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